Les conseils avisés d'Hubert de Boüard avant le début des vendanges

Hubert de Boüard (oenologue conseil) ainsi que Marie Hélène Lévêque (propriétaire du château) Michel Mesnard (maître de chai) et Arnaud Dubois (Chef de culture) auscultent la vigne

A une petite semaine des vendanges de blancs, ce n'est pas le moment de relâcher nos efforts ! Les quelques 100 vendangeurs sont dans les startings-blocks, attendant notre appel à tout instant !

Ce matin toute l'équipe s'est donc rendue dans les vignes en compagnie d'Hubert de Boüard, notre oenologue conseil, également propriétaire du château Angélus, pour écouter ses derniers conseils avisés.

Michel Mesnard goûte les baies de Sauvignon blanc

Les premiers gestes sont toujours à peu près les mêmes, on regarde l'état des grappes, si elles ont verrées de manière homogène et surtout si elles sont saines. On regarde ensuite les feuilles, puis on goutte les baies (c'est le moment miam !).


On goutte les baies et on décide de quelques ajustements ! On goutte les baies et on s'intéresse à leur sucrosité et leur acidité (qu'on contrôle régulièrement en faisant des prélèvements et des analyses en labo). On goutte les baies et...

... Et on se fait un bon petit déjeuner. ahah 

Emma goûte les baies de Cabernet Sauvignon

Concernant ce millésime, nous avons donc pris différentes décisions.


La première : les dernières semaines ayant été (au plus grand désespoir de nos vacanciers) un peu pluvieuses, il nous faut prendre une mesure anti-pourriture qui est de contre-effeuiller la vigne. Vous vous rappelez peut-être de ce fameux article de juin dans lequel nous parlions "d'épiler" la vigne (si non, c'est ici), et bien en septembre, on va le faire, mais plus pour les mêmes raisons !

On épile la vigne pour améliorer son état sanitaire, pour favoriser le développement de beaux arômes et pour limiter l'apparition du Botrytis ! Le premier effeuillage de juin, appelé "précoce" nous a assuré une belle résistance des grappes à la pourriture en modifiant la structure pelliculaire des baies, les rendant plus résistantes au soleil estival.

Cabernet Sauvignon à un mois des vendanges

Comme le disait Monsieur de Boüard, "c'est comme exposer aux UV une personne à la peau pâle dès les premiers rayons de soleil, sa peau va se hâler progressivement et en plein été, elle n'aura plus besoin de crème solaire !" Et bien pour le raisin, c'est pareil !


On les renforce, on leur permet d'avoir une meilleure régularité et on favorise la synthèse des polyphénols en effeuillant assez tôt ! En plus, on va réussir à améliorer l'intensité aromatique et les notes fruitées en s'y prenant ainsi !

Un grapillou ou "grapillon"

La deuxième décision est de partir à l'assaut des "grapillous". 

(N.B. Normalement on dit "grapillons")

Les premiers indésirables à éliminer sont ces mignons petits grapillous, ou mini grappes apparues bien après les autres et positionnées au dessus des grappes principales. On veut s'en débarrasser absolument parce que dans quelques temps on ne les distinguera plus des autres grappes et on risquera de les ramasser alors qu'ils ne correspondent pas à nos critères de qualité. Ça veut dire qu'on pourra d'avoir des côtés "verts" dans notre futur vin, et ça on n'en veut pas !


La deuxième raison pour laquelle on veut s'en débarrasser c'est qu'ils vont s'attribuer une partie de l'énergie de notre vigne pour grossir, en laissant de ce fait moins pour leurs collègues "les belles grappes". Si on choisit de les laisser, nos raisins seront moins complexes et plus dilués.

L'ambiance est toujours bonne lors des prélèvements, Hélène Lévêque goûte les Sémillons

On va donc passer maintenant dans les allées de Merlot et de Cabernet Sauvignon pour retirer (tant qu'ils sont encore reconnaissables) les petits grapillous. Les vendanges ne seront cependant que dans un mois pour nos raisins rouges !

Pour conclure, nous allons aussi passer dans les rangs pour retirer d'autres indésirables : les petits raisins grillés par le soleil ou attaqués par une abeille en déroute, inutilisables pour les vendanges et donc inutiles. Il faudra donc patiemment les trier sur le volet !

Vous le savez maintenant, la vigne est une affaire de patience et de réflexion !

Rendez-vous fin de semaine pour un nouvel article !

Chloé

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