Les thermes de Chantegrive : Soutirages et Thalasso de barriques !

"Une journée sans vin est une journée sans soleil"

Ce matin c'est "bain de lies" pour moi


Aujourd'hui à Chantegrive, on a fait les soutirages de Caroline et on a bichonné nos barriques !

Pour faire simple, on a d'abord sorti les Carolines de leurs écrins de bois afin de les reloger pour un temps dans les grandes cuves en inox où elles feront leurs derniers "exercices" avant la mise en bouteille. Puis on a débarbouillé, frictionné, shampouiné... nos barriques pour leur départ en colo ou leur retour sur le parc !


Le soutirage de la cuvée Caroline

Mario soutire la Caroline

Prenons les choses dans l'ordre, vous vous demandez sûrement POURQUOI on doit soutirer les vins avant leur mise en bouteille. Yes ? Bon, vous vous rappelez peut être l'article qui parlait des bâtonnages ? Et bien, dans ce dernier je vous expliquais que nous laissions les Carolines sur leurs lies et que régulièrement nous mettions ces dernières en suspension pour donner au vin une certaine structure.


Cette fois, le but n'est plus de les incorporer au vin mais bien de les en retirer ! On soutire le liquide "propre" et clair de la barrique et on y laisse le fond trouble, désormais inutile. On peut aussi dire qu'on "met au propre" le vin. 


Pour se faire, on utilise un système très doux : la pompe péristaltique !


La pompe PERISTALTIQUE


Pé-ri-sta-l-ti-que ... Pérista-ltique...    ... Pas facile hein ?

Bon, et si on apprenait ce que ça veut dire Péri... ? A la base, c'est une expression que l'on réserve au corps humain ! On appelle péristaltiques toutes les contractions musculaires qui permettent à un liquide de progresser dans un organe creux. Et pour la partie MIAM : c'est par exemple le tube qui va guider les aliments de la bouche jusqu'au rectum !


Et bien notre pompe c'est le même principe. Elle est reliée par un bout à la barrique et par l'autre à la cuve (ce qui donne lieu à de véritables labyrinthes de tubes à l'intérieur du château), et elle va pomper dooouuucement le vin grâce aux pressions régulières et progressives de deux galets sur une chambre-à-air. 
De cette façon, on évite de trop brusquer le vin et on réduit les entrées d'air altérant la qualité et la portée aromatique. 


Les tubes se baladent dans le chai jusqu'à la cuve

La cuvée Caroline arrive directement dans la cuve en inox


Voilà, le vin est désormais arrivé dans sa cuve et nous pouvons retourner à nos barriques. Vous vous souvenez, lorsqu'on a quitté le chai la première fois, on y avait laissé les lies ! Vous serez étonnés de savoir maintenant le traitement qui va être réservé à notre barrique ! En tout on compte 6 étapes

- l'écoulement des lies
- le nettoyage au karcher à 90°
- la mise sous vapeur à 100°
- le rinçage à l'eau froide 
- le repos
- le soufrage

Partons donc à la découverte de notre véritable THALASSO de barriques :

Première étape : le bain de boue. On porte la barrique jusque dans un deuxième chai où on va extraire le reste des lies en retournant la barrique au dessus d'une bassine : 5 à 6 litres de vin par barrique !

Emma teste la texture "pâte à crêpes" des lies


Deuxième étape : le décrassage ! Un grand nettoyage à l'aide d'une tête Moog pivotante, alimentée par un karcher monté à 90° pour détartrer les planches. 


On nettoie la barrique à 90°


Troisième étape : le hammam ! On plonge un tube percé à l'intérieur de la barrique et on diffuse de la vapeur d'eau à 100° pour dilater un maximum le bois et extraire le vin emprisonné dans les planches. On dit qu'à chaque nouvelle mise en fût, le bois emprisonne 5 litres de vin !


On diffuse de la vapeur d'eau à 100° dans la barrique


Quatrième étape : le bain froid ! Directement après le hammam, on vient retendre le bois et rincer les derniers résidus de vin en projetant à l'intérieur un jet pivotant d'eau FROIDE cette fois. 


La barrique est rincée à froid


Cinquième étape : la sieste. Le bois doit maintenant sécher tranquillement pendant 48h.


Sixième et dernière étape : le pomponnage ! On va venir poudrer le nez de notre belle barrique toute pimpante en la sulfitant ! On ajoute du soufre après le séchage parce que sinon la barrique aura tendance à prendre une vilaine odeur de chou pourri, et on soufre également pour aseptiser le bois !


Emma se prépare à sulfiter les barriques


C'est désormais la fin de notre processus de nettoyage, la barrique peut retourner sur le parc et attendre le prochain millésime ou partir en direction d'un autre château si elle a déjà produit deux vins !


Il reste encore beaucoup de travail au chai - qui est d'ailleurs rempli d'arômes de vin chaud et de tarte aux pommes - (miam) nous nous retrouvons la semaine prochaine pour le collage des blancs !



Bonne semaine à tous !


Chloé




Cuvée Caroline - soutirage !

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